Rendre compte du mouvement dans la matière figée, une préoccupation qui tourne souvent à l’obsession ! Dans cette quête Isabelle Doblas-Coutaud intègre les dimensions corporelle et spirituelle qui font l’humain, elle décloisonne ces éléments constituant, et rend compte du ballet incessant et nécessaire entre ces deux « pôles ».
Dans son travail de sculpture et de céramique, Isabelle s’attache à rendre perceptible ce mouvement perpétuel. A lui seul le corps est une formidable « encyclopédie » de l’espace et du temps. Là encore, il s’agit pour elle de saisir le mouvement dans l’immobilité, créé l’instant cinétique et l’inscrire dans l’espace qu’occupe la matière. Les successions de courbes et de lignes saillantes aident à cette simulation, elles prolongent le geste, l’inscrivent dans la matière. Elles créent la rupture nécessaire à l’illusion du mouvement. Dans la caresse, elles invitent la main à changer de parcours, à perdre le contact. Parce que la terre est une matière malléable, vivante dans son état premier, elle permet une création ou la main et son geste sont à l’origine, ainsi émerge la forme. Le premier geste est le point d’appui du geste suivant ; un geste annonciateur d’un geste, une geste comme un élan, un geste comme fondement d’un geste.