Je travaille le grès au tour de potier, mais je le travaille surtout presque sec, à la mirette.
Je le gratte, le grave et l’entaille, m’absorbant des heures durant dans des recherches de courbes et d’entrelacs. J’aime parler d’écorces et de lichens qui révèlent en fait, si ces gravures captivent l’observateur, un regard singulier sur le monde, un rapport personnel à la nature…
Entre pièces uniques et mini-séries, vaisselle et objets décoratifs, mon travail est guidé par l’organique et le sensoriel.
Pourtant j’ai d’abord suivi un parcours académique qui m’a mené en première année de doctorat en ethnologie : dans des recherches au Chili, dans l’observation de l’art vivant, du sacré et de l’objet. Les contradictions que je ressentais alors m’ont conduit à un grand saut vers une reconversion évidente : le travail de la matière, le travail de la terre découvert justement au Chili. Pour construire un parcours solide et me sentir légitime dans cette aventure nouvelle, je me suis formée à cet artisanat d’art et j’ai obtenu un CAP tournage en céramique.
Je suis aujourd’hui installée dans le Causse du Quercy, dans mon garage atelier en lisière de forêt.